Chambre d’invité

Une chambre d’invité

Notre Rodion et la nouille arrivent ici.

Le jeune peintre semble chercher des yeux le pot de chambre.

Adelina se sent tout à coup très fatiguée. C'est comme si toute la pression accumulée de ces dernières heures retombait d'un coup. Les nerfs craquent et les larmes ne s'arrêtent pas. Elle finit par tomber sur le lit et se recroqueville dessus, sanglotant dans son coin.

Notre jeune peintre trouvera alors le pot de chambre, et le rapprochera du lit. Il dire en même temps :

- Si une soudaine envie de vomi te prend, t’as un pot ici. dira notre bon mâle.

Voyant la nouille se transformant en escargot, notre rodion de poche s’approchera et dira avec tendresse :

- Pleure toutes les larmes de ton corps, c’est bon pour le coeur quelque fois. avant de pat-pat la tête de la nouille et de dire Repose toi, demain viendra le moment des excuses pour la duchesse. Les remords puis la recherche de pardon. C’est quelque chose de normal quand on aime quelqu’un. on sentait qu’il parlait d’expérience le jeune peintre.

Une fois le petit pat-pat effectué ainsi qu’un petit bisou sur le crâne de la nouille, il prendra un bout de la couette pour couvrir sa bien-aimée, puis, si non retenu, partira, laissant la petite Adelina seule avec elle même.

Adelina entrouvre légèrement les yeux pour voir le pot. Cela lui sera probablement utile, mais pour l'instant, elle a plus envie de mourir que de vomir. Et ce sentiment ne fait qu'empirer lorsque Rodion lui caresse la tête. Les larmes d'Adelina redoublent d'intensité et elle souffle avant que Rodion ne parte :

- J'te mérite pas...

Notre peintre, main sur la poignée, aura un sourire amoureux qui se dessine sur son visage aux mots de celle qu’il aime.

Il avait envie de rester avec elle et de juste la câliner, mais il fallait que la cuistot prenne du temps rien que pour elle.

Ainsi, il presse la poignée et sort de la chambre sans un mot. Fermant la porte après être sorti.

Dehors, le futur architecte se grattera un peu l’oeil. Un mélange de pensées l’assaillent soudain. Les mêmes pensées qui l’avaient littéralement paralysé plus tôt reviennent. Un mélange du petit solar, de la fausse couche de vega, et des mots d’Adelina.

Il secoue presque aussitôt la tête, prenant quelques minutes pour respirer et chasser ces mauvaises pensées qui ne doivent pas le troubler maintenant. Une fois prêt il ira là où il doit aller !

C’est à pas de loup que notre petit Rodion de poche rentre de sa petite escapade, armé de sa fidèle bougie. S’approchant de sa femme, il la regarde, et be peut s’empêcher d’avoir un sourire attendri, même si de l’inquiétude assaille son coeur.

Se changeant dans la pénombre, il viendra poser ses vêtements dans un coin, puis s’allonge dans le lit, auprès de sa petite nouille de poche.

Allongé comme ça, il ne peut se retenir de penser qu’Edwin avait eu du bol pour un mariage arrangé. Cependant, alors qu’il commençait à mieux connaitre la duchesse, et qu’elle en avait fini avec ses mécanismes d’auto-défense, il ne peut s’empêcher de trouver qu’Edwin n’avait pas juste « eu du bol », mais « du pot » ! Il faut dire que rodion la trouvait belle, mais après cette petite discussion, encore plus !

Dans tous les cas, notre Rodion passera son bras protecteur autour de sa femme, puis s’endormira, avec dans ses pensées Aurora.

Maintenant que les choses sont plus ou moins tassées entre Aurora et Adelina, il est temps de s'attaquer à Rodion. Les choses seront probablement plus corsées, surtout que c'est à lui qu'elle doit le plus d'excuses.

La nouille est pleine d'aplomb, mais lorsqu'elle arrive devant la porte de leur chambre, elle perd un peu de sa superbe. Elle finit par toquer doucement avant d'entrouvrir la porte et de passer la tête dans l'entrebâillement. Elle observe si Rodion se trouve dans le lit ou ailleurs dans la chambre, à portée de vue.

Elle verra le Rodion sur une table ronde, torse nu plaide en fourrure sur les épaules, lunette sur le nez et cheveux détaché et tombant sur les épaules.

Il ne remarque pas la nouille, semble avoir une crayon en main et tient des papiers avec des croquis de yeux, de pommettes, nez et tout autre profil.

Adelina reste un moment à contempler Rodion. Ce qu'il est beau ainsi, concentré sur son travail. Il faut dire que son accoutrement aide aussi à envisager beaucoup de choses. La nouille finit par secouer la tête. Ce n'est pas le moment, elle a beaucoup à faire !

Adelina pousse donc la porte et entre dans la chambre.

- B-Bonjour Rodion...

Elle est gênée et ne sait pas trop où se mettre, mais elle attend d'abord de voir la réaction de Rodion avant d'enchaîner.

- Bonjour Adelina. avec un petit sourire en la regardant, avant que ses yeux ne se reposent sur les dessins et que sa main ne se saisisse de la hampe d’une tasse de ce qui semble être un breuvage chaud au vu de la fumée qui se dégage du récipient.

Le sourire que Rodion lui adresse détend la nouille presque immédiatement. Elle pourrait presque lui sauter au cou et l'embrasser, mais elle se retient. Elle s'approche doucement et vient s'asseoir en face de lui. Après quelques secondes d'hésitation, elle décide de prendre la main libre de Rodion dans la sienne. Elle veut s'assurer qu'il la regarde pour ce qui va suivre.

- Ecoute, je... Je voulais m'excuser pour hier... J'ai agi comme une idiote, j'ai dit des choses horribles... En plus devant Aurora alors que ça concerne que nous... Je... J'étais trop stressée de ce repas alors j'ai paniqué...

Elle finit par baisser la tête, la main qui se met à trembler légèrement.

- Je comprendrais si tu veux plus de moi...

Rodion regardera adelina, il écoute attentivement et suspend son geste qui visait à amener la tasse à ses lèvres et boire.

Écoutant attentivement, son sourcil se haussera à la toute fin, un peu surpris du nombre de bêtises qu’étais capable de sortir Adelina même sobre.

Une fois terminé, notre peintre demandera alors :

- Est-ce que tu penses ce que tu as dit au repas ? juste histoire d’en avoir la confirmation. On sentait que notre Rodion n’attendait pas une longue tirade de sa femme, mais surtout une réponse laconique.

Elle remarquera d’ailleurs que son homme la regarde fixement et avec des yeux perçant. Yeux laissant transparaitre que Rodion abordait ce sujet d’un ton extrêmement sérieux.

Rodion ne rebondit pas sur la dernière phrase de la nouille, mais pose à la place une question très importante. Le regard qu'il lui lance remet une couche de pression à la jeune femme, qui ne se souvient plus de ce qu'elle a dit exactement. Elle se doute toutefois que c'était irrespectueux en plus d'être mal venu.

- Je... J'ai pas changé d'avis de ce côté-là... J'ai peur de pas être à la hauteur de la charge et que ça rende l'enfant malheureux... Et toi aussi...

Elle sait que c'est dur à entendre, mais elle ne peut pas mentir à Rodion dans un instant comme celui-ci.

Rodion écoute, ses yeux restant encore planté quelques secondes, avant de se détacher du regard de sa nouille.

Il regarde à l’intérieur de sa tasse longuement et en silence. Pensif, on le sentait comme déçu. Puis, prend la parole pour visiblement énoncer le point qui l’a déçu :

- Moi qui croyait qu’il n’y avait rien à tirer des vieux. Comme quoi, ils ne disent pas que des bêtises. « La vérité est dans le vin ». alors qu’il relève sa tête pour regarder Adelina, sourire aux lèvres. Cessant sa petite farce et reprenant après quelques secondes pour laisser le temps à la nouille de redescendre Tu m’avais déjà dit que t’en voulais pas de toute manière. Et j’ai fini par me faire une raison après ce repas et ton terrible « jamais ». haussant les épaules. On sentait que cette nuit lui avait fait digérer la chose, voila pourquoi il semblait si serein face à Aurora hier d’ailleurs !

C’est alors qu’il reprend le mouvement qu’il avait initié précédemment et boit un peu de chocolat chaud avant de conclure :

- Une preuve encore qu’on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut dans la vie. Il faut déjà remercier le ciel pour ce qu’on a. avec un doux regard à sa nouille.

Adelina n'est pas sûre d'avoir d'avoir compris la boutade de Rodion, mais elle préfère ne pas s'y attarder plus que ça. Il y a plus grave à l'heure actuelle ! Le peintre a l'air d'avoir accepté l'idée que la nouille ne veut pas d'enfants, mais elle se doute que ça lui coûte.

Les derniers mots de Rodion laissent toutefois Adelina perplexe. Qu'est-ce qu'elle est censée comprendre ?

- Qu'est-ce que ça veut dire...?

- Que je t’aime et que je t’aimerai pour toujours. et reprend en toute simplicité Et que ce n’est pas parce que tu ne veux pas d’enfants que je ne veux plus de toi.

Les mots de Rodion percutent Adelina avec la puissance d'une calèche lancée à pleine vitesse. Elle reste sans voix une seconde avant de finalement lui sauter dessus, tant pis si la tasse tombe ! Elle s'est retenue précédemment, mais avec ce qu'il vient de lui dire ce n'est plus possible. Elle lui saute donc au cou et l'embrasse amoureusement, comme s'ils ne s'étaient pas vus pendant des années. Elle finit ensuite par s'écarter, les joues un peu rouges.

- Pour me rattraper, j'ai demandé à Aurora de refaire le repas. Mais cette fois-ci, c'est moi qui cuisine !

La sourire est de retour sur les lèvres de la nouille, qui se sent remontée à bloc après ses deux conversations. Elle a quand même beaucoup de chance d'avoir Rodion et Aurora autour d'elle.

Rodion surpris par le saut de la nouille, n’aura pas le temps d’écarter la tasse qui viendra se déverser sur lui au niveau de son bas de pyjama.

C’était brulant :

- Ah c’est chaud ! dira l’homme préoccupé par le liquide brulant qui s’était déverser sur lui, allant de son ventre exposé, à son entre jambe, puis ses cuisses.

- Oh, mince !

Adelina s'écarte très vite de son chéri et observe l'étendue des dégâts.

- Enlève ton pantalon !

La nouille court chercher une serviette qu'elle humidifie un peu pour pouvoir essuyer le ventre de Rodion et vérifier si sa peau va bien.

Notre Rodion se déshabille à la vitesse de l’éclaire.

Visiblement, sa peau était très rouge à cause de la chaleur. La nouille, sûrement habitué de voir des brûlures et des coupures dans sa profession pourra facilement en déduire que la brulure n’était que superficielle. Cependant, la douleur allait accompagner rodion.

Alors que la nouille fait son travail, notre rodion dira :

- Je crois que je vais me plonger dans un bain d’eau froide. dira notre rodion souffrant et soufflant là où le liquide était passé

- C'est pas une brûlure grave, heureusement...

Si Rodion souhaite se plonger dans un bain d'eau froide, Adelina s'écarte pour lui laisser l'accès à la salle de bain.

- Ça t'embête si je vais en cuisine pendant que t'es dans le bain ? J'ai beaucoup de travail qui m'attend...

Elle aurait évidemment préféré rester auprès de Rodion pour prendre soin de lui, mais le repas ne va pas se faire tout seul.

Rodion va directement à la salle de bain et dira :

- Oui oui vas-y, une seule condition pour que je vienne à ce repas, c’est que la table soit ronde. dira notre rodion qui fermera la porte de manière assez sec avant de vite remplir le bain et de s’y plonger

Adelina ne comprend pas trop la demande de Rodion, mais ils mangeront très probablement sur la même table que la veille, donc elle sera ronde. Elle file donc aux cuisines, prête à cuisiner tout le menu pour le repas du soir.

Adelina est de retour dans la chambre après sa discussion avec Aurora, qui aura duré dans les alentours d'une heure. Elle ouvre doucement la porte et passe sa petite tête à travers l'embrasure, cherchant du regard Rodion.

Rodion est assoupi sur le lit, les yeux fermés, et semble ânonner quelque chose. Quelque chose d’inaudible par la petite tête qui vient d'apparaitre dans la pièce éclairée par une unique bougie au niveau de la table de chevet du lit, côté peintre.

Il semble s'être endormi. C'est en tout cas ce que se dit Adelina, qui ferme doucement la porte derrière elle et s'approche à pas de loup. Elle vient se poser sur le lit avant de constater que Rodion est encore habillé. Peut-être ne dort-il pas finalement ?

La nouille s'allonge donc sur le lit avant de venir se coller à son chéri, prenant doucement la main de l'homme dans la sienne. Elle guette une potentielle réaction de ce dernier.

La cuisinière, désormais proche de son architecte, pourra sentir que son homme était assoupi Et...... Et qu'il ne passait pas un bon moment.

En effet, la nouille entendra son peintre murmurer faiblement ces mots :

- N...n...NN...n...No.... son front semblant perler de quelques goutes de sueur.

alors qu'au même moment, sa main se referme avec une certaine vigueur sur celle de la nouille.

Adelina était prête à se tourner vers Rodion, qui semblait souffrir. Sentir la main de ce dernier se refermer avec vigueur sur la sienne achève d'inquiéter la petite brune, qui ne lui a jamais connu une telle force. Elle se redresse alors, observant rapidement l'état de l'homme tout en l'appelant :

- Rodion ? Rodion ! Rodion, réveille-toi !

La nouille ne sait pas si c'est vraiment une bonne idée d'agir ainsi, mais elle sent la panique monter en elle. Elle le secoue d'ailleurs légèrement.

- Rodion ! Ouvre les yeux, allez ! C'est moi, Adelina...

Notre rodion, effectuera quelques petits mouvements de tête, comme si il lutait :

- nn…nonnn… avant que les mots d’adelina, ou bien quelque chose dans sa tête, le fasse se réveiller comme en sursaut : Aaarggggg ce cri de peur est directement accompagné d’un mouvement sec de réveil faisant décoller son dos du lit mais gardant son séant contre ce dernier

Par soltaris… par soltaris… par soltaris répètera trois fois notre homme d’une voix haletante, la première audible, les deux autres moins.