Hameau de sorciers

- Ah, Ingrid, tu reviens déjà, je croyais que tu avais pris toutes tes affaires !

- C'est les tiennent d'affaires que je convoite papa, tu sais bien, je suis allé chercher un nouveau marteau. Enfin un des tiens..

- Ah ? Mais je croyais que tu avais besoin d'un vieux cadre pour faire le double portrait de toi et ton associé ?

- Non papa, je veux que ce soit toi qui nous face le portrait en plus, je veux qu'il n'y ai aucune ambigüité sur le fait qu'on est juste.. collègues quoi.

- C'est ta mère qui te fais parler comme ça ? On dirait qu'elle veut éviter que tu sois compromise, mais ma chérie, tu n'a pas du tout la même situation que ta mère ! Tu sais comment elle s'est enrichie.. j'enrage..

- Mon petit papa.. ça a avoir avec ma réputation, il va bientôt se marier, je ne peux pas continuer de le regarder du coin de l'oeil !

- Tu dois passer à autre chose ! Tu aurais pu aller dans une chambre du gîte et faire une colocation au lieu de rester au-dessus de l'atelier ! C'est les poussières qui te tuerons, pas un chagrin d'amour ! fit-il avec une réelle inquiétude. - Tu vois qui s'est Lia ?

La sorcière roule des yeux, avec les grands sacs sur les bras.

Elle attendait, au seuil de la l'atrlier, d'un sol carrelé facilement nettoyable, que son père la libère.

Pour lui faire plaisir elle répondit : - Je verrais la prochaine fois que je viens Papa, c'était chouette de te revoir. Je t'enverrais une lettre pour te dire quand tu pourras venir nous tirer le portrait et peut-être doublé d'une invitation au mariage, d'accord ? Aller, je ne veux pas rater le départ.

La jeune fille fait la bise a son humain de papounet et s'en va sous le caniard pour rejoindre la cariole. Une petite fille était à son bord, Mathilde, et était prête à mener à la baguette un cheval de trait.

Avec un dernier coucou, la fille du sculpteur et de la bourgeoise qui tenait la propriété s'en alla. En longeant les champs, elle vit Lia sur le banc en fer presque à quali-fourchon sur ce dernier (oui bon, à genoux), un garçon s'en allant en terminant un pied-de-nez.

La sorcière soupira et fit un salut, que Lia manquera malheureusement.

- Dis-moi..

- Mathilde.

- Mathilde. Est-ce qu'elle travaille bien ta cousine ? Hem ta cousine sur le banc là. Le seul.

- Le banc que votre mère a fait construire pour elle seule et uniquement pour ses fe.. sa cr.. pour s'asseoir ?

- Oui, le banc en fer fait par un ami à mon père.

- Vous savez mademoiselle, Madame votre mère s'y posais seule, mais il y a longtemps. Personne ne peut s'asseoir quand elle a la robe qu'elle a, vous savez.

- Oui, sa robe d'été, avec laquelle elle aurait "séduit" mon père, en vertu de ses hanches prononcée.

- Du brin de ces histoires ! Oh pardon, si je peux me permettre mademoiselle.

- Hmm.. alors, ta cousine ?

- Elle m'a sauvé ma vache hier, et elle a.. enfin elle m'aide bien. Elle apprend ce qu'on fait nous, en plus d'être proche de.. des patrons on va dire.

Ingrid soupira en imaginant le regard désolé de la petite fille. Ses parents faisaient chambre à part, même carrément terrain à part. Ils maintenaient les apparences pour autrui. C'était une belle combine en soi, et c'était un bel endroit.

Ah.. si seulement Rodion la choisissait ! Il aurait tout ça.. les sorciers étaient vainqueurs. Et les étrangers étaient à une échelle plus basse.. hm.

- J'aime bien votre père. Votre père aime bien Lia aussi, même si elle a deux mains gauche apparemment.

- Hmm..

- Pourquoi ses questions sur ma cousine ? Oh mais chui bête. A cause de Jean, il a une mauvaise influence vous croyez ?

Ingrid hausse les épaules.

- Je ne sais pas Mathilde, je ne sais pas. C'est juste.. que la maison me manque déjà.

L'éleveuse ne comprit pas le rapport avec Lia, mais fit une mine boudeuse, gardant une allure de croisière lente.

- Revenez quand vous voulez. Votre mère est riche.

Ainsi se termina la conversation.

Le hameau de sorciers des Swann était un lieu de paradoxe. La famille qui en était titulaire, bourgeoise, n'avait jamais mis l'instruction au centre des priorités lorsqu'ils y avaient défini une certaine organisation de vie. 

En effet, ce hameau n'était pas juste un regroupement d'habitations, dans l'idée. Etant donné que le domaine familial, les terrains et le hameau se situaient en dehors de la ville la plus proche, Frize, l'idée d'administrer le tout avait germé dans la cervelle orgueilleuse de la seule vraie bourgeoise ici.

Pourtant, c'est son mari, le sculpteur du hameau qui semblait avoir semé dans les têtes des habitants les graines d'une certaine autre idée de l'instruction. Lorsqu'il s'était exilé ici, on avait pu le voir ramasser en grosses poignées de la terre argileuse, fertile, qui n'avait rien à envier à celle de Coliret. Le but n'était pas de faire un potager, mais de la poterie, de la céramique, enfin quelque chose d'élégant pour reconquérir sa dame.

Mais comme un effet papillon à cette action originelle, des gens s'étaient à la suite progressivement installés dans le hameau réhabilité et ils ne juraient que par le Tout présent dans la terre. Loin de vouloir faire les artistes, ils étaient pourtant aussi manuel qu'eux et pauvres, leur avarice trouvait pour objet le sol et non les oeuvres d'art. Ils s'étaient donc rassemblés autour du grand propriétaire terrien qui n'avait pas encore le soucis de l'héritage et avait beaucoup de travail à fournir.

Dès lors, la famille Swann essaya de se mettre dans la poche les jeunes désorientés de Frize qui voulaient tous exploiter des soi-disant talents d'artistes mais avaient besoin d'argent. Plus tard, on recueilli même une pauvresse au sein de la ferme qui sortit du lot des paysans, bon à cogner, par sa malice et ses charmes. 

Le frère de la bourgeoise était veuf et fut conquis. "Aveugle", il fit ramener un autre élément anormal dans le système d'exploitation local : un soldat étranger, ancien menuisier, très fort au travail manuel.

C'est alors que la nièce du grand propriétaire terrien, Ingrid, avait pensé judicieux de ramener sa cousine paternelle orpheline, âgée de quinze ans, au hameau pour apprendre la sculpture. Problème : l'oncle de cette jeune personne appelée Mathilde n'était pas très bavard, et sa cousine Ingrid, sculptrice, partait souvent en vadrouille. Seulement l'adresse pour recevoir était toujours celle du hameau, et la réelle sculptrice était rentrée depuis quelque jour car elle avait reçue une lettre.

L'orpheline Mathilde se retrouvait délaissée par un oncle trop occupé par ses ouvrages et par une cousine qui ne restant jamais très longtemps. Alors, employée comme vachère de l'autre coté, Mathilde s'était trouvée une autre cousine, de coeur, si on peut dire. Elle était vraiment amusante celle-là. Elle s'appelait Lia Koï et c'était une sirène. Décidément, les chefs de la famille de sorciers Swann tolérait des parents étrangers, simple humains de basse condition puisque le père Larte était sculpteur et sa nièce orpheline. Les mondains semblaient alors se donner une bonne image, s'ouvrait aux pauvres cas et aux non-sorciers. Mais depuis ces arrivages, aucune petite main supplémentaire n'avait été employée. 

Il y avait du grabuge dans l'air, mais tant que Mathilde était employée à la ferme des Swann, Ingrid et son père ne semblaient pas trop inquiet. C'est pourquoi Ingrid attendit patiemment sa vachère sur le chemin qui menait à la ferme, ayant l'idée de renouer avec elle en lisant ensemble la lettre qu'elle avait reçue. Même si cette dernière faisait la boudeuse et du théâtre en la traitant en étrangère à cause de ses absences répétées, la sorcière sculptrice lui avait donnée rendez-vous et l'attendait à ce carrefour de pied ferme.

Ingrid sur le chemin le plus emprunté entre le hameau à la ferme avait vu une tête brune dépasser d'une montée.  Un peu dangereuse pour toutes les personnes véhiculées, elle s'avérait donc plus praticable par les bipèdes mais pouvait coûter quelques gouttes de sueur en plus sous les aisselles de tout le monde. Avec espoir, la sorcière s'était approchée en écrasant quelques herbes folles givrées puis était aller se cacher dans un bosquet avant d'être aperçue. 

Mais elle déchanta vite, arrivant vite à cerner de loin la silhouette inconnue parmi les broussailles. Alors même que son importance sur ces terres était plus importante que la nouvelle venue, la cachée se trouvait gênée de se découvrir ainsi, et laissa passer puis partir la demoiselle en direction du hameau, tout à fait ouvert, sans clôture, sans laisser penser que les habitants étaient des bêtes.

Ainsi la fille tomba sur un homme d'âge mûr avec une barbe qui fumait un cigare au dehors, les cheveux encore plus poivre et sel à cause d'une certaine poussière et son visage disparaissait sous la fumée, tandis qu'il enfonçait d'une autre main un bonnet sur sa tête.

- Ouiche ? l'interpella-t-il d'une voix roque.

L’homme se contenta de fixer la jeune personne en face de lui tandis qu’elle zieutait dans l’ouverture de la porte de l’atelier. Il y avait beaucoup de poussière au sol, un bout d’une draperie rouge, du velour certainement avec une frange de ficelles/cordage jaune noué. Un balais barrait la porte dans la diagonale : le monsieur semblait sur le point de faire un peu de ménage et de produire un autre écran de fumée.

Le bonnet vissé sur la tête, de laine, il semblait effectivement se fondre dans le décor du hameau. Et suite à la demande de la supposé étrangère, il fit tinter une cloche au dessus d’une fenêtre, à la droite de la porte d’entrée, empêchant plus à la petite dame de fouiller du regard la zone précédemment visible.

- Ay, c’est 15 pièces d’argent pour la nuit et je vous appel du monde pour faire le grand tour. Vous avez juste à attendre un petit instant, je vous en prie.

Et comme cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de nouveaux venus l’homme qui paraissait rustre patienta avec la jeune femme, se méfiant de la rapidité des demandes et exigences d’étrangers, les prenant indifféremment en toute saison (même quand il gelait).

L’hôte leva les yeux haut sur le chemin de la propriété en guettant le moindre mouvement. Et son regard capta bientôt la personne qu’il attendait. Moins rigolote qu’une autre mais du bon âge pour mener judicieusement cette affaire à bon terme.

Ingrid sortit de son fourré en faisant un petit détour pour ne pas être décelée. Se dirigeant avec une marche rapide vers le hameau avec une lettre et les cheveux départît de feuilles et de gouttes glacée, la sorcière se présenta au duo en agitant son enveloppe, encore secouée par sa cachette.

- Ah, oh ! Bonjour ! C’est une alerte pour moi afin que je m’occupe de.. et bien de toi tout de suite ! Est-ce que le prix te convient déjà ? C’est assurément moins cher que les revenus de la vente d’une potion ou d’une plante. avec un sourire.

Bien que le monde revenait pour s’abriter en saison hivernale, les prix n’avaient guère augmenté avec le temps car sans même une pièce d’argent en poche une pauvresse avait jadis pu dormir à la ferme en échange de la promesse de son travail manuel, puis en ayant gagné 15 PA sur la fin de la journée, elle avait pu se payer la nuit suivante au hameau. De là avaient été les débuts de la petite communauté. Il était alors tout à fait raisonnable, selon cette base de calcul, que toute personne ai au minimum cette somme journalière à débourser.

Quelle attitude impériale ! devaient certainement se dire les deux hôtes. A la salutation manuelle de la nouvelle venue, Ingrid, quelque peu gênée fit de même bien qu'elles soient à maximum cinq mètres l'une de l'autre. 

En essayant de s'inspirer des humeurs les plus égayantes par ici, la Larte Swann mit sur son visage un sourire avec un coin de malice apaisé. Il fallait voir le tour du propriétaire comme un jeu, en espérant que les locaux allaient être coopératifs.

- Ok. Ca fait déjà un point d'accord. Ensuite, comme tu le vois, le hameau est entouré de champs et l'air est froid et calme. En hiver la campagne est bien moins bruyante que l'été et en automne c'est normalement le temps des semailles mais, je te l'accorde, on se croirait en Février. L'action de semée a d'abord été retardée par la pluie et par crainte des gelées - que tu peux constater à la suite de déluges - , les cultivateurs se sont hâtés à la tâche et maintenant c'est tout tranquille ! On entendra moins les bêtes et les animaux bien sûr mais aussi moins les hommes et leurs machines. L'activité des agriculteurs beaucoup moins visible te permettra de faire une bonne grasse matinée demain et il n'y aura pas de vaches qui se déplacent d'un champ à l'autre ni de machines et d'hommes en train de labourer ou de couper de l'herbe dès l'aurore !

Le gel était le premier point qui, s'il avait été source de stress pour les agriculteurs, était généralement vu comme une bonne nouvelle par les personnes en quête d'amusement car :

- Il y a un lac pas loin où tu pourrais faire du patin à glace déjà, et si tu restes manger, ce qui est possible, tu pourras rencontrer du monde, tu ne seras pas toute seule en journée et en soirée si tu met le pied dehors juste à l'intérieur du hameau !

Mais elle parlait de plante alors Ingrid fit signe à la nouvelle de s'approcher d'une des maisons, prise entre deux autres, à l'abri de la poussière de pierre prête à être relâchée par le sculpteur.

La laissant entrer dans la première pièce, elle tombait nez-à-nez avec une cuisine, et sur le plan de travail, il y avait un beau bouquet d'ortie que la guide montra. 

- Tu sais ce que c'est ? Il y a une forêt également, où tu peux trouver pas mal de plantes mais..

A reculons, la jeune femme tomba sur un placard dont la anse prête à tiré était habillée d'un ruban violet "noué" dessus très simplement.

- Ici tu as les plantes de survie. Tu peux peut-être en trouver par ce temps dehors mais il y a de toute façon dans toutes les maisons ces cinq plantes : Citronnier, Menthe poivrée, Mélisse, Absinthe, Pensée sauvage. en comptant sur les doigts en faisant un effort de mémoire et visualisation.

Puis après une pause elle annoncera : - Pour quinze pièces d'argent tu peux louer toute une de nos chaumières. Il y en a trois de disponibles et c'est le plan qui change légèrement. Hm.. peut-être que tu peux me donner une disposition de pièces que tu aimes bien en général et on ira voir la maison d'hôte qui est la plus similaire ? 

En disant ça, la guide fermera la porte de l'entrée/cuisine et s'assira autour de la table sur une chaise en bois.

A l’écoute, la jeune femme souriait légèrement, contente de discuter avec quelqu’un, même si ce n’était pas sa cousine et que ce n’était pas à propos de sa lettre.

- Ma fille à cet arrangement là. lança l’homme en rentrant de nouveau dans son atelier, mettant son cigare dehors sur une écuelle métallique.

Par rapport à l’arrangement de la chambre, il voulait dire que le bureau d’Ingrid était semblable à la distribution des pièces souhaité par la nouvelle venue. Cependant la fille fit comme si elle n’avait pas entendu et se leva de sa chaise.

- On va en face alors ! C’est une petite communauté ici. D’ailleurs tu devrais croiser certains autres membres de ma famille, les Swann et les Larte. Un nom doit te dire plus que l’autre, j’espère. Mais j’espère surtout que ça te va. Moi c’est Ingrid du coup ! Enchantée.

Ingrid l'attendait déjà sur le palier quand Claire reprit les paroles du sculpteur visiblement portés sur sa chambre, à elle ?

Fronçant les sourcils rapidement, elle aura un petit sourire d'incompréhension avant de se détendre à l'interrogation sur son nom de famille.

- C'est les deux. Ingrid Larte Swann. 


Précédée par la nouvelle venue, elles continuèrent leur conversation en traversant la "cour".

- Effectivement, le monsieur est mon père, c'est un Larte. Répondit-elle tranquillement avant d'entendre la suite, sur sa chambre.


- Quoi ? Tu préfères faire une colocation avec moi qu'avoir une maison pour toi tout de seule ? Pff fit Ingrid avec un mouvement de main gênée d'un air de "laisse tomber". 


Alors que pourtant elle ajouta : 

- Vraiment ? Bon si tu veux je te montre ma chambre enfin bon.. avant quand je venais j'étais au-dessus de l'atelier mais comme il y a de la place on m'a permis de prendre une petite maison !

La sorcière étira un sourire à la conclusion de Claire.

Puis lorsque Claire clarifia ses propos, Ingrid la regarda avec étonnement avant de rire nerveusement lorsque cette dernière vint admettre que ce n’était pas correct. Non mais quoi ?

- Tu voudrais rester combien de temps ? Vu que tu pari que mon père est un rigolard, tu penses certainement que j’accepterais de te céder ma chambre pour aller séjourner dans son atelier, m’enfin ! Mais puisque je te dis qu’il y a une autre maison, toute entière, juste là qui possède une chambre avec la disposition que la mienne !

Après le moment de malaise, Ingrid tendit son bras vers la porte fermée juste en face d’elles.

- Allez viens voir, il y a de la place pour nous deux dans ce hameau sans faire de colocation !

Ouf, car Ingrid était moins enchantée par la nouvelle. Cependant elle l’imaginait rester recluse tout le long de son séjour et ça ne l’égayait pas plus.

Elle reprit une marche énergique vers la maison.

Les bras bougeant le long de ses côtés naturellement pendant qu’elle marchait et les oreilles d’Ingrid sifflaient à la mise en garde de la cliente potentielle, recevant ses mots avec une certaine pression, comme si elle devait gérer le hameau toute seule.

Claire avait dans l’idée que si elle avait besoin de quelqu’un, elle n’avait qu’à appeler Ingrid, mais la jeune femme n’était pas une locale !

Tandis quelle marchait énergiquement et avait un coup de stress, elle n’entendît pas le soufflement de Claire.

- Le fermier et les ouvriers agricoles sont confiants sur une amélioration de la météo mais le lac restera gelé un moment. répétant cette dernière information sans plus d’entrain que ça, semblant indiquer qu’Ingrid avait des affinités avec ce lieu.

Tranquillement ensuite, elle tira les clefs de la maison d’un pot de fleur à la forme atypique, et s’attela à ouvrir la grosse porte, tournant un peu le dos à la dame.

- Ma cousine me dit pour rigoler que je pourrais faire vétérinaire car elle a réussi à m’amener avec elle au moment où le taureau était de sorti et qu’il était temps de faire passer les génisses au rang de vaches laitières.

Elle marqua ensuite une pause avec un air de dégoût avant de répondre directement : - Ces temps-ci j’attendais seulement de recevoir des lettres, privées, de clients aussi, parce que je suis sculptrice comme mon père. en se retournant vers l’inconnue pour voir sa réaction.

Sur ce la porte s’ouvrît et Ingrid pénétra à l’intérieur.

Ingrid laissera à Claire le loisir d'observer la décoration intérieur de cette maison d'hôte. Ce qui sautait aux yeux, et contrastait fort avec les formes arabesques de l'objet, était un cadre qu'on pouvait trouver dans les maisons fortunées. Cependant ce cadre n'avait pas cette apparence de bois avec un revêtement doré. Non, il était fait d'une matière blanche et polie à souhait. C'était comme une version synthétique, sans histoire et "futuriste", des dessous des ateliers d'artisan qui popait parmis les murs en pierre. 

Mais il y avait encore quelques statues en bois à formes géométriques indéterminées, qui pour le coup se fondaient bien avec le décor.

Un peu nerveuse en remarquant cet élément du décor comme s'il semblait ne pas avoir été fini et suspendu à un clou le temps de quelque jours qui s'étaient étendus, la Larte Swann se confondit en un silence gênant.