Succession de ruelles menant au quartier résidentiel

Il s'agit d'un raccourci que Mideristl emprunte souvent quand il sort de la bibliothèque pour retourner chez lui. S'il le choisit, ce n'est pas forcément pour gagner du temps ou éviter une marche trop longue, mais plutôt parce que le silence conféré par les lieux laisse plus de place aux méditations qui fleurissent dans sa tête. Cet après-midi, comme d'accoutumée, l'amateur de lettres passe par cette zone tristement déserte pour se diriger au bercail après une journée de travail longue – quoique rendue insignifiante et brève par la force de la routine –. Pendant qu'il se déplaçait, il semblait en même temps s'affairer à arranger quelque chose dans sa poche, comme s'il voulait préserver une bourse bien remplie ou un objet de valeur. En réalité, il s'agit de sucreries et autres amuse-gueules qu'il avait achetés dans les parages pour avoir de quoi grignoter pendant ses lectures du soir. Et bien qu'il marche tous les jours et qu'il en tire même un certain plaisir, il faut dire qu'il ne prend pas très soin de son physique ces derniers temps, regrettant presque les cours intensifs de Tengri quand il était à l'école. Dans tous les cas, ce n'est pas comme si cela posait un réel problème : la paresse et les vieilles habitudes finissent toujours par avoir l'avantage sur tout. C'est même presque une loi universelle, dirait-on.

Alors que Mideristl passe dans cette petite ruelle précisément, il pourra voir à un moment donné le blocage de celle-ci, une majordome aux cheveux blancs, sortant vraisemblablement à peine du travail, semble en pleine discussion avec un homme masqué. Si la discussion semble calme et qu'elle ne s'élève jamais, l'homme masque n'est reste jamais moins louche.

La majordome attire pour quelque temps l'attention de Mideristl car il n'est pas commun de tomber sur des individus aux cheveux blancs comme lui. Mais ce qui l'intrigue davantage c'est bien l'homme au masque. Porter un tel accoutrement en ville n'a en effet rien d'anodin. Le jeune bibliothécaire suppose qu'ils travaillent possiblement pour un notable ou un seigneur local et qu'ils se chargent du « sale boulot ». Surtout qu'il ne se souvient pas avoir rencontré tant de personnes quand il traversait ces ruelles. Quoi qu'il en soit, le jeune homme semble trop timide pour leur demander de le laisser passer, aussi reste-t-il quelques instants à fixer dans le vide avant de rebrousser chemin pour prendre une autre ruelle. Il aurait souhaité réagir plus rapidement pour potentiellement attirer moins l'attention, même s'il est peu probable qu'ils soient des brutes acharnées, surtout la demoiselle.

Alors que Mideristl commençait à rebrousser chemin, le type avec un masque en bois pousse la jeune majordome sur le coté et se saisit du bras du bibliothécaire.

- Attends une minute toi, tes cheveux, ils sont naturels ?

La soubrette, bousculée dans un manque de respect éhonté, observe aussi bien Mideristl que l'homme au masque de bois d'un regard étonnamment neutre, peut-être parce qu'on était dans une ruelle plus que louche.

D'abord immobile, Mideristl se tourne vers eux, observant tour à tour l'homme masqué et la domestique. L'attitude cavalière de l'inconnu ne lui inspire pas confiance, mais pour l'instant, il garde son calme pour ne pas aggraver les choses.

– Mes cheveux ? Euh... Oui. Oui, ils sont naturels.

Tout en répondant avec une affirmation, Mideristl ne peut s'empêcher de dissimuler un air confus pendant que dans sa tête, il tente de déceler une ironie ou une symbolique floue dans sa question. Est-ce un fou ? Un farceur ? Mieux vaut rentrer dans son jeu pour l'instant.

- Parfait ! Il y a mon boss qui organise une sauterie, un truc avec des gars vachement important. Mon boss cherche des membres de sa famille, même lointaine, et il paraît qu'ils ont souvent les cheveux blancs. Donc si tu veux y aller, on te paye tout ce qu'il faut, j'te l'jure. Il faut juste que tes cheveux soient vraiment blancs.

La jeune majordome, un peu en retrait se contente simplement d'observer Mideristl, se demandant si il accepterait une proposition aussi cavalière.

Pendant qu'il écoute l'inconnu, Mideristl pèse le poids de sa prochaine décision. Son regard est centré sur un point fixe du décor, et il se met à hocher machinalement de la tête pour faire croire à son interlocuteur qu'il est toujours à l'écoute. Selon lui, les individus aux cheveux d'albâtre viendraient d'une famille unique dont les membres se sont éparpillés à travers le temps. Quelque chose lui dit même qu'il avait déjà réfléchi à une telle possibilité auparavant. En soit, il n'y a rien d'insolite à cela : il arrive que des dynasties ou une population entière proviennent d'un même ancêtre, surtout dans un même territoire. Bien qu'il soit introverti, Mideristl commence peu à peu à s'habituer aux réjouissances publiques et aux rassemblements mondains. Mais ce qui le turlupine, c'est bien cet individu. S'il travaille pour des personnes haut placées, pourquoi se dissimule-t-il le visage ? Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas rater cette occasion. S'il dit la vérité, Mideristl pourrait apprendre davantage sur les ancêtres des Qliphan. Et puis, ce serait une occasion de rencontrer des gens de la « haute », voire même des esprits qui partagent les mêmes centres d'intérêt que lui. Mais prudence est de mise : si les autorités interviennent au cas où les hostilités éclatent, il ne se fera pas avoir. Le jeune homme ne compte pas répéter les mêmes erreurs que lors des évènements de la serre. Sur ces réflexions, le regard de Mideristl se pose par hasard sur la domestique muette, puis il donne sa réponse au monsieur louche, le tout avec un sourire radieux, comme si la fête avait déjà commencé.

– Ouais... Ouais, on peut faire ça. Ça se passe où ?

Il était d'ailleurs sur deux doigts de lui demander son nom, mais étant donné qu'il cache son identité, une telle question ne serait pas de bon ton. En tout cas, l'expression chaleureuse et ouverte d'esprit de Mideristl ne concorde pas avec ce qu'il pense réellement de la situation. Il devra y songer sérieusement avant d'accepter cette drôle d'invitation.

- Quelque part proche de Palir. Cela dit pour des raisons de sécurité, on va éviter de donner la position exact, et si il faut y aller, ce serait en calèche, il y aurait quelques jours de voyage.

Tandis qu'elle se déplace vers Mideristl et l'homme au masque de bois, la soubrette serre ses vêtements, appréhendant particulièrement sa prise de parole.

- M'accompagneriez-vous, messire ?

Pour des raisons de sécurité ? Pourquoi cela ? Il avait pourtant dit que ce n'était qu'une « sauterie ». Rien de compromettant là-dedans. La théorie la plus probable est que ce noble en question cherche à se rebeller contre une autorité ou bien mène un conflit contre d'autres notables, sinon il n'aurait pas besoin de cacher la destination. Qui sait ? Peut-être que s'il a convoqué toutes ces personnes, c'est afin de les amener vers une mission ou d'en faire des alliés. Dans tous les cas, il y a sans doute du politique dans le décor. Évidemment, Mideristl estime qu'il est trop tôt pour poser les questions qui fâchent, et de toute évidence, on lui a tout payé et on l'a même considéré comme l'un des leurs. D'une certaine façon, il est dans leur camp, même s'il n'a pas rencontré face-à-face ceux qui ont orchestré cette rencontre.

Le jeune bibliothécaire regarde une dernière fois derrière lui, comme pour dire au revoir momentanément à sa ville et à sa famille. L'imprévu en soit ne pose pas problème : il enverra une lettre à ses proches, leur faisant croire qu'il est parti voir Raja et d'autres amis quelque part, et trouvera de quoi rattraper ses heures de travail. C'est surtout les motivations et les enjeux derrière cette invitation qui occupent les pensées du jeune homme.

Se redressant face à l'homme masqué, puis la domestique, il sourit à celle-ci en rougissant légèrement pour acquiescer et, pendant qu'il entame les premiers pas de ce voyage, il examine un temps sa tenue et ironise en ricanant discrètement :

– Vous m'excuserez d'ailleurs, je ne suis sans doute pas très présentable pour des festivités dignes de ce nom.

Les vêtements monochromes de Mideristl, identiques à ceux sur sa photo de profil actuelle, sont à mi-chemin entre un uniforme de moine et une tunique de voyage. Paradoxalement, son style rappelle beaucoup celui des robes des Sorciers, même si Mideristl n'en est pas un. Et bien que cet accoutrement ne soit pas très adapté pour un contexte urbain ou officiel, il n'en reste pas moins une tenue on ne peut plus correcte ; en fait, on aurait dit que Mideristl joue sur l'auto-dérision et la modestie, volontairement ou non, pour gagner leur sympathie.

Après avoir regardé de haut en bas Mideristl, l'homme au masque de bois haussera les épaules.

- Ça fera l'affaire, de toute façon, on se doute que vous ne serez pas en belles robes et costumes pour la fête, vu la précipitation des événements.

La jeune soubrette, de son coté, rougissant au rougissement de Mideristl, observera un instant sa propre tenue, pas spécialement d'accord avec l'avis du pas-sorcier.

Sur la remarque du masqué, le jeune bibliothécaire poursuit sa marche avec un air légèrement enjoué, une réaction d'autant plus étrange au vu de la situation, sachant qu'il est escorté par deux parfaits inconnus qui le conduisent vers on ne sait où et en plus en étant apparemment dans la clandestinité. C'est une drôle de façon de finir l'après-midi, se dit-il dans sa tête. Laissant ensuite s'écouler un silence prolongé, l'intéressé enchaîne avec une question, et comme prévu, il tâche de ne pas être trop insolent dans les sujets qu'il aborde, tentant même de formuler son interrogation avec un air candide, voire ignorant.

– Les évènements, vous dites ?

Il se trouve que Mideristl est plus familier avec les sujets d'érudition que le domaine du concret, aussi ne verrait-il pas de mal à se mettre à jour sur ce qui se trame actuellement dans le royaume. Peut-être même qu'il aura un indice ou deux sur ce qui se déroule dans les coulisses, quoique son intuition lui dit que son interlocuteur n'est pas du genre à tout dévoiler.

- Disons que j'ai simplement mis plus de temps à trouver des têtes blanches que la plupart de mes autres camarades. Vous me sauvez la mise vous deux, surtout après le fiasco que j'ai provoqué l'autre jour.

Tandis que le masque de bois avance, il finit par arriver au niveau d'une calèche et part s'installer à l'avant, la soubrette observe la calèche puis Mideristl en silence avant de demander d'une petite voix :

- Pourriez-vous ... me donner un coup de main ?

– Ah bah... C'est sûr que si vous cherchez ce type de personnes, vous n'allez pas en trouver beaucoup.

Sa voix diminue en intensité quand il voit le bonhomme masqué prendre les devants, et alors qu'il s'apprêtre à monter à l'arrière, il s'arrête un moment et se tourne vers la soubrette qui l'interpelle. Pendant un très bref instant, il semble oublier ce qu'il allait faire, comme si son corps n'avait pas encore parfaitement réintégré les réflexes des interactions sociales.

– Euh... Oui, oui, bien sûr.

Ne manquant pas de galanterie, il reprend aussitôt ses esprits et tend sa main vers la demoiselle pour l'aider à monter sur la calèche, avant de s'installer à son tour, paré pour le voyage.

- On verra en fonction des résultats des autres.

Tandis que l'homme au masque de bois parle, la soubrette s'aide de Mideristl pour monter et si elle rougit et fait de son mieux pour rester de marbre alors qu'un contact se forme, elle finit par s'installer à l'intérieur de la calèche, puis par tendre sa main à Mideristl pour lui proposer une aide silencieuse.

Et alors qu'il aggrippe les flancs de la calèche pour se préparer à monter à son tour, son geste se trouve être interrompu par celui de la demoiselle.

– Euh... Merci, ça ira pour moi.

Vraisemblablement, le jeune homme est d'autant plus confus, finissant par contredire ses propres dires en acceptant l'aide de la soubrette et en la tenant par la main pour se mettre à l'arrière. D'une part, il ne voulait pas paraître malpoli en entrant en contact avec elle, et d'autre part, il ne cherchait pas non plus à la vexer en refusant l'aide. Quoi qu'il en soit, il commence à s'habituer à ces moments de gêne plus ou moins quotidiens, et sait qu'il finira par oublier celui-ci comme si de rien n'était. D'ailleurs, une telle attitude n'est pas insolite venant de la part de la demoiselle, étant donné que c'est son métier de rendre service. Après s'être assis en face de la soubrette, il tourne son regard vers l'extérieur, puis penche légèrement sa tête dans cette direction pour faire parvenir sa voix à l'homme masqué.

– Le voyage va durer combien de temps, à peu près ?

- À peine une semaine !

Lancera l'homme au masque de bois, alors qu'il commençait à faire avancer la calèche. La soubrette, de son coté, se sera installée en silence, plantant son regard sur Mideristl, à défaut d'autre chose pour l'instant.

Pareillement, Mideristl demeure dans son coin et focalise ses pensées sur comment se déroulera cette assemblée et quels en sont les raisons majeures. Bien qu'il ait l'esprit ailleurs, il aurait aimé par exemple demander à la soubrette si elle travaille avec le masque de bois depuis longtemps ou s'ils se sont rencontrés par hasard en ville, comme avec lui. D'ailleurs, il a du mal à s'imaginer qu'il y ait de réelles chances qu'ils soient tous deux descendants d'une même famille. Quoi qu'il en soit, ils obtiendront plus de réponses une fois qu'ils y seront.

Pendant qu'il cogite, Mideristl s'occupe en même temps à ranger son sac pour en ordonner le contenu et jeter un oeil aux fournitures dont il dispose pour le voyage. De même, il en profite pour sortir de sa poche la bourse remplie de sucreries de tout à l'heure, et en veillant à être discret et silencieux, il se met à grignoter quelques bouts, laissant cependant le reste pour la suite du voyage. Le jeune homme se demande bien ce qu'il va pouvoir effectuer pendant tout ce trajet, même s'il est probable que tôt ou tard, il finira par s'adresser à la personne en face de lui pour tuer le temps.

Tandis qu'ils marchent avec une douce brise fraîche du soir, le couple peut discerner au loin le quartier résidentiel de la ville. Cela fait penser la nouille à quelque chose :

- T'as réussi à t'en sortir avec tes escaliers ?

Elle tourne la tête vers Rodion en lui posant cette question.

- Oui, c’était une bonne expérience. dira rodion sans rentrer dans les détails technique.

Marchant tranquillement, Rodion ne peut pas s’empêcher de penser au diner :

- Tu penses qu’elle va nous dire quoi Aurora au diner ? sourcil haussé

Adelina pensait qu'ils allaient rester sur le sujet architecture, mais Rodion lance un nouveau sujet. Il peut sentir sa nouille se raidir à ses côtés.

- Je sais pas... Sûrement que c'est quelque chose qui se fait pas à la légère et qu'on devrait bien réfléchir...

Difficile de prévoir le comportement de la duchesse à l'avance, mais Adelina ne voit aucune issue positive à ce repas, même si elle va tout faire pour que ça se passe bien.

Rodion hausse un sourcil, ne comprenant pas de quoi elle parlait sur le coup :

- Hein ? dans l’incompréhension

Adelina regarde Rodion, ne comprenant pas son incompréhension.

- Bah... Au dîner, elle risque de nous dire que le mariage c'est pas un truc qu'on fait à la légère et qui faut être sûr de soi, répète-t-elle.

- Aaaaaaahhhh réalisera rodion couplé à un petit rire, avant d’enchainer Si ce n’est que ça ! dira rodion qui ne semblait absolument pas appréhender ce côté là.

Il reprendra :

- Je me demande bien ce que tu lui répondra. amusé. Si c’est un sujet qui tend la nouille, cette dernière pourra se rendre compte que cela faisait plus rire rodion qu’autre chose.

Adelina reste silencieuse un moment, le regard dans le vide. Ce qu'elle pourrait répondre ? En voilà une grande question. Les relations avec Aurora se sont dégradées avant de rentrer pour Galdria, mais Adelina n'a pas trop parlé de ce sujet avec Rodion. Pour autant, elle reste sa témoin, mais qu'en sera-t-il une fois le mariage terminé ? Adelina commence à avoir une bouffée de chaleur de stress, mais tente de se calmer au plus vite. Le plus simple est de répondre et de vite changer de sujet !

- On a déjà eu cette discussion plusieurs fois avec Aurora, se contente-t-elle de répondre en haussant les épaules.

Elle reprend ensuite :

- T'as trouvé le type d'escaliers qui pourraient aller avec la maison que t'imagines pour nous ?

Adelina fait référence au dessin de Rodion de l'autre fois, qui représentait des escaliers. Elle tente désespérément de lancer un autre sujet, en espérant qu'il la suive.

Rodion aura un petit rire à la tentative de changement de sujet de la nouille.

Alors, à la question, il ne répondra rien au début, si ce n’est son bras qui se détachera de la nouille, pour venir l’enlacer avec tendresse au niveau des épaules, continuant à marcher en paix. Un petit sourire sur les lèvres, regardant toujours devant lui.

Passé quelques pas encore, il fera juste remarquer, toujours avec affection :

- notre manoir tu voulais dire ? prenant une pause, il regarde le ciel pensif À moins qu’on avait convenu maison… je sais plus. rodion avait, pour le coup, un véritable trou de mémoire

La nouille est rassurée de voir que Rodion n'insiste pas plus et mieux, il l'enlace au niveau des épaules. Elle vient donc glisser son bras au niveau de la taille de son homme et en profite pour se coller un peu contre lui. Fort heureusement, il a bien compris qu'elle n'avait pas envie de parler d'Aurora ou du repas, ce qui la rassure et lui permet de se détendre.

- Euh... On avait dit manoir, oui. Faut que je m'habitue à cette idée.

Surtout le fait qu'elle va devoir déléguer le ménage dans les autres étages.

- Et bien, je me tâte encore. Il faut que j’y penses encore. J’ai quelques pistes, mais il ne faut pas que je me précipite. il prendra une pause, avant de dire Mais avant notre manoir ma petite Adelina, c’est ton restaurant que je devrai faire sortir de cette terre ! disant cela, avec conviction sur la fin

Adelina le regarde en haussant les sourcils. Son restaurant est plus important que le manoir aux yeux de Rodion ? Cette pensée lui réchauffe le cœur et, sans réfléchir, elle se jette dans les bras de son chéri et l'embrasse.

- C'est vraiment gentil de faire mon restaurant avant le manoir... dit-elle en regardant amoureusement Rodion.

Rodion est un peu surpris des gestes de la nouille, mais les accueil avec grand plaisir. Il répondra, toujours la nouille dans ses bras :

- On avait conclu le restaurant avant. Je n’ai qu’une parole. Surtout avec ma femme. embrassant son front avec tendresse, pour conclure Si tu savais ce que je ferai pour toi. après le front, c’est les lèvres du peintre qui rendront la pareille à la nouille, dans un long baiser amoureux.

C’est beau l’amour tout de même. Rodion avait un projet au cours terme, moyen terme, long terme. Et était en plus bénis par l’amour d’une femme que lui aussi aime à la folie. Comme quoi, on a toujours ce qu’on mérite dans la vie !

Adelina rougit de bonheur et regarde Rodion avec des étoiles plein les yeux. Elle l'aime vraiment très fort et c'est comme si ce sentiment se renforçait à chaque fois. La nouille ne répond pas, qu'y avait-il à ajouter de toute façon ? Elle risquerait de gâcher ce magnifique moment en bredouillant un truc incompréhensible tant elle serait gênée. Alors elle rend le baiser à son chéri, passant les deux mains autour de sa taille.