Plage de la ville

Un peu plus éloignée du port de Piur, un bout de plage apprécié des enfants et des touristes en vacances. Elle est assez longue et courres même en périphérie de la cité jusqu'à la lisière de la forêt Dakoté.

Nous sommes mi-juin, et les rayons du soleil sont chauds en ce début de soirée proche de l'équinoxe. Eileen et Eden étaient parties en vacances à la plage, sans vouloir trop s'éloigner de Galdria. Affiliqua était pleine de mauvais souvenirs et tout le monde savait que la destination balnéaire idéale était Piur.

Alors qu'Eden crevée et déjà un peu brûlée par le soleil allait s'allonger pour une sieste à l'auberge, Eileen avait changé d'avis. Pour la bonne raison qu'en se regardant dans le miroir ce matin, elle avait réalisé que sa peau était restée tellement pâle que même ses cheveux commençaient à decontraster. Elle s'était alors promis d'aller bronzer un peu, et la voilà au bout de la plage, loin de la ville, en t-shirt et jupe qui va jusqu'aux genoux, allongée comme une larve les bras de chaque côté, et accompagnée d'une bouteille de rhum a demi-vide proche de sa tête. La bouche ouverte, le soleil commence à faire son effet et son nez ainsi que ses joues sont rougies, ses bras commencent également à prendre cher et ses mollets bien qu'ensablés sont rosés aussi. 


C'est simple, elle dors.

Quelqu'un devait probablement l'appeler quelque part. Mais c'était sûrement dans le rêve qu'elle fait, qui change et elle est actuellement au milieu des flammes d'une grosse cathédrale, et elle meurt de soif. 

- Mmmh.

Elle ouvre un oeil, tirée de son sommeil en comprenant qu'on l'appelait dans la vraie vie. Elle le referme aussitôt aveuglée par le soleil, avant de se rendre compte d'où elle etait, et que si quelqu'un l'appelle ici avec une voix masculine qui n'est certainement pas celle d'Eden, une voix qui connait son prénom, c'était effectivement le moment de reprendre complètement ses esprits. Elle se redresse rapidement, gémit en sentant son corps la brûler de partout et regarde l'origine de la voix.

Les contours d'un jeune homme qui lui étaient familiers... Quand elle reconnait d'un coup le visage, elle cligne des yeux, fait le point, et manque de s'étouffer.

- ... Ah ! 

Les yeux pâteux, la bouche sèche, elle se redresse debout et vacille en venant precipitemment lisser sa jupe et s'epoussierer les bras. 

- Koen Leonhardt Van Piur ! Monsieur le baron.

Sa voix est elle aussi pâteuse et elle incline la tête maladroitement. 

- Désolée. C'est illégal ?

Le regard du Piurien ne passe pas inaperçu, et Eileen le suit, tombant sur sa bouteille de rhum. D'un mouvement presque inexpressif mais volontaire, elle l'a récupère en se penchant et remet le bouchon dessus après en avoir ôté le sable. Puis elle relève la tête et regarde Koen.

Cela faisait presque deux ans qu'ils ne s'étaient pas vus, qu'elle l'avait, il fallait le dire, envoyé balader. Et elle pensait ne plus jamais le revoir. Elle avait eu un doute lorsqu'Eden et elle avaient envisagé les vacances a Piur mais s'était logiquement dit que Koen serait en mission ailleurs, qu'il n'y aurai très certainement pas le risque de le croiser. Mais les vacances étaient pour tout le monde finalement, et il fallut que Koen tombe sur elle dans sa plus belle image. Pompette, brûlée, et habillée comme une touriste, sur la plage que dirigeait le Baron son père. De merveilleuses retrouvailles en somme. Elle abandonne l'idée d'être présentable et ne se tient même pas particulièrement droite, contrairement à ce qu'elle faisait avant, pour lui répondre.

- Eh bien, moi non plus. Hormis des élèves de l'école voleurs de bijoux je ne croise plus *personne*, alors tu excuseras mes manières, mais je suis en vacances, pas au travail, je ne suis pas obligée de faire les courbettes et je ne compte pas en faire. Mais tout mis à part, je suis contente de voir que tu te porte comme un charme ! Tu es à quel grade maintenant ? Demande t'elle sur le ton de la conversation en essuyant son oreille de sable.

Ravivant des souvenirs très, très vieux, Koen verra Eileen faire la moue. A l'époque où elle s'inclinait devant Koen, c'était Saxe le directeur de l'école, et son plus gros problème dans la vie était qu'elle passait trop de temps a la bibliothèque.

- C'est vrai, mais bon. Les circonstances, tout ça. Tu es quand même de la noblesse et visiblement tu reviens quand même parfois a ta baronnerie. Malgré le... Euh. 

Elle laisse un silence, cherchant ses mots dans les yeux de Koen, s'apprêtant a dire "le problème avec ton père" mais se ravise au dernier moment.

- Le choix de l'armée. Et du coup tu as toujours toute ta tête et tu es capable de tenir sur un bateau ? 

Elle lui sourit en coin, fermant un oeil a cause du soleil, venant sans même y penser redeboucher sa bouteille.

- Je ne m'en fiche pas, c'est bien. Tu fais ton bonhomme de chemin, tu profite, et puis c'est ce que tu as toujours voulu, même si t'as un peu perdu la... la main. 

Elle boit une longue gorgée de rhum et repose la bouteille.

- Mais c'est bien que tu réussisse. 

Elle se souvient parfaitement qu'elle ne voulait plus entendre parler de Koen, et connaissait les raisons de pourquoi elle avait fait ça a l'époque. Est-ce que Eden avait demandé à Koen d'être sympa si ils se recroisaient ? Elle avait dû lui raconter... Pour l'alcool, et le reste. 

- Au fond, si rien de ce qui s'est passé entre le moment où on s'est perdu de vue après que je t'aies payé Feline, et le moment ou on est revenu d'Ancora , n'est évoqué pendant les conversations, ça me gène pas si tu reste. Tu pourrais me raconter Aerya. Mais tu allais pas quelque part ?

Eileen n'en avait pas entendu parler du tout, pour la bonne raison que...

- Oh, je n'ouvre plus mon courrier depuis pas mal de temps et je ne fais pas attentions aux nouvelles, ou aux affiches. Je ne savais vraiment pas, joyeux anniversaire à ton père en retard. J'imagine de ce que je me rappelle de lui, de ce que tu m'avais raconté, que ça devait être très faste et opulent. 

Elle agite le doigt en l'air t'elle une leçon apprise et une correction, taquine et sérieuse a la fois.

- Joaillère. Un bijoutier vends seulement les bijoux, il tient la boutique. J'en créé aussi. Je travaille avec les matériaux. 

Elle avait tiqué sur le "renouer les liens" et au moment où Koen dit ça, Eileen lui aura lancé un regard ostensiblement et ironiquement surpris. 

- Alors, il a finit par avouer pour les lettres, ou ce n'était pas lui ?

Demande t'elle de but en blanc. Elle ne réponds pas pour l'instant pour l'invitation, et ne parle pas encore de Eden. Eden était son lien, sa vraie nature, son elle intérieur, et là, rhum dans le sang et sur la plage, c'était tellement confortable de juste avoir l'air contente.

Elle sourit de circonstances en s'imaginant Koen glisser et faire une piètre chute au milieu d'une piste de danse ou il est censé montrer l'exemple. 

- Je ne suis pas une Ravenborn non plus. Je suis Eileen et si je devais choisir une famille de nobles a laquelle me rattacher ce n'est pas eux que je choisirai. 

Zonatos la préserve. Et donc, Koen avait préféré ne pas savoir. Eileen gardait toujours au fond d'elle le doute que Koen ait pu simplement vouloir couper les ponts, mais ce doute était devenu si risible, et si peu important a présent. Si le Piurien n'y trouvait pas de problème non plus, alors l'affaire était classée. 

- Dans ce cas, si Eden est partante, je suis flattée de cette invitation. - elle reporte la bouteille a ses lèvres et ajoute - Ça m'évitera de m'y introduire en douce en passant par les écuries je l'espère.

Elle sourit lointainement, nostalgique. Non pas de ces moments particulièrement, mais de cette époque. Du avant. Avant Ancora.

- Eden est actuellement en train de dormir comme un bébé a l'auberge, on a beaucoup trop mangées tout a l'heure. Tu me disais qu'elle t'avait parlé il n'y a pas longtemps ?

Demande t'elle, histoire de retourner la faveur des questions gênantes, cherchant déjà comment s'en sortir.

- C'est du passé, répondit Eileen.

Elle n'avait pas mis ni animosité dans sa voix, ni un quelconque remords ou tristesse. Elle avait répondu mécaniquement, pour éviter a Koen et a elle-même de se perdre dans ses sujets. Le fait qu'elle avait elle-même fait une référence à ce passage lui rappelle a l'ordre qu'elle n'était qu'une idiote, bercée d'illusions de comprendre les gens et prendre des bonnes décisions. 

Elle tends la bouteille a Koen et réponds à sa première question d'abord.

- Eh bien, je me débrouilles pas trop mal en vérité. Mais je ne souhaite pas avoir de responsabilité, alors si je veux évoluer, ce sera en changeant de patrons. Et Vhaela a déjà un petit contrat avec mon patron actuel, et elle avait l'air d'être de mon côté, contrairement à Aurora donc... 

Elle secoue la tête et cesse de rêver.

- Mais il faut d'abord que je fasse vraiment mes preuves. Je me débrouille dans la routine, mais si je dois travailler pour une duchesse, je dois faire des choses qui sortent de l'ordinaire et qui l'epate, tu comprends.

Elle ajoute ensuite, en tournant son regard vers la mer.

- Elle ne m'en a pas parlé, mais ça n'aurait pas changé grand chose. Je pense savoir de quoi vous avez parlé, parce que je la connais bien et elle est très têtue. En dépit de ce qu'elle pense, elle.

Pour Eileen ce n'était pas tellement une question de capacités, bien qu'elle n'était pas assez confiante en son travail pour écarter ce souci non plus, mais il s'agissait plutôt du fait que Vhaela avait à l'époque passé un accord avec Catherine et qu'elle n'avait jamais su de quoi il en retournait. Catherine avait dit les mots "son deal est bien trop juteux". Et elle n'osait pas penser au fait que Vhaela financait en partie la femme qui avait mutilé son père et autant torturée mentalement.

- C'est simplement que j'y réfléchis toujours, et puis... Même si ca fonctionne et que je deviens riche, l'argent n'est pas un fin en soi. Il faudrait que je me trouve une sorte d'objectif de vie. Quand au chateau, si il est semblable à celui de la reine d'Affiliqua, alors je serai effectivement impressionnée. Je pensais bientot me rendre à Chaet pour leurs forgerons, peut être... peut être que j'essayerai de voir Vhaela.

Par rapport à Eden, Eileen écoute et laisse un petit silence, avant de simplement demander avec un sourire.

- Et c'est quoi votre destinée monsieur Van Piur ?

-Oh, je ne dis pas le contraire. Mais enfin, l'argent, ça aide.

Alors que Koen prend un moment de recul dans la conversation en écoutant la sorcière, il se rend compte de l'incongruité de la situation. S'il s'attendait à avoir de telles conversations avec Eileen Crown, de nouveau...

-Tu devrais. Tu n'as rien à perdre à essayer, de toute manière, si ? Et puis, ça te donnera l'occasion de saluer Madame la Duchesse pour moi.

Avec un vague sourire aux lèvres, il repose son regard sur Eileen.

-Monter en grade dans la marine, atteindre ses sommets, et nettoyer les eaux de Galdria de la peste qui les empoisonne aussi longtemps que Zonatos me le permettra. Je suis un homme simple, tu sais, Eileen; mes objectifs n'ont pas changé avec le temps. C'est pas une petite main de plus ou de moins qui me fera repenser mes plans.

Puis il regarde de nouveau la mer.

-Quant à toi, j'espère que tu es consciente du fait que ta relation avec la future "Comtesse de Valyria" - Guillemets avec les doigts - compliquera ton projet d'un avenir sans responsabilités, que tu le veuilles ou non.

Eileen ne peut s'empêcher d'afficher un vrai sourire, même s'il ne dure qu'une seule seconde, a la dernière remarque de Koen. Elle a l'air authentiquement gênée, chose qui devenait quasiment exceptionnel. 

- Le... Le mariage entre femmes est... N'est pas vraiment à l'ordre du jour. Je pense pas que je serai affectée par ses responsabilités. Et puis, Walker ne voudrait jamais que j'interferes dans les affaires de Valyria, tu sais comme il apprécie ma défiance a l'autorité. De plus, rien n'est encore fait. Tant de raisons de ne pas y penser pour l'instant. Peut être qu'Eden renoncera au titre ou que Walker trouvera quelqu'un d'autre. 

"Eileen Walker". Ces deux mots sonnaient extrêmement bizarre. Elle secoue la tête et vient reprendre une gorgée de rhum en récupérant la bouteille, et son sérieux par la même occasion, se répétant la destinée de Koen.

- Tu dis que ton objectif n'a pas changé de toute ces années. Je dirais pour ma part que je crois que je reviens aux sources. 

Après une légère hésitation, elle sort de sa sacoche deux feuilles un peu froissées qu'elle lui tends lentement. Dessus il pourra voir en gros en haut de la page de front "Fables d'Alchimistes". Le reste est gribouillé en tout petit et ne serait lisible que si Koen se penchait dessus, surtout qu'il semble y avoir des flèches, des bulles et des notes dans tous les sens un peu partout, mélangés aux paragraphes écrits.

- Tu te rappelles quand je te disais que je comterai les aventures des gens pour les mettre à la grande librairie un jour. J'essaye d'écrire l'histoire de ce qu'il s'est passé. Je ne pense pas que ce sera rendu public, mais au moins, ce sera gardé pour la postérité. Et puis tu es évidemment dedans, alors, j'espère que tu donnera plein d'autres chapitres à ajouter. 

Elle ajoute évidemment au sujet de la duchesse.

- Et pour Madame la Duchesse, si je la croise, je n'y manquerai pas. Mais tu peux la voir quand tu le souhaites maintenant je suppose.

- Je ne compte pas sur toi pour les écrire. Hormis le boulot, c'est la seule chose que je fais de mes journées. 

Elle récupère les feuilles et avait vu le geste de Koen, et prends l'initiative de le faire pour lui. Elle vient de nouveau s'allonger de tout son long sur le sable et pousse un soupir de satisfaction en fermant les yeux.

- Hmmm... 

Elle hoche lentement de la tête, yeux fermés, petite grimace aux lèvres a cause du soleil sur le visage.

- Oui, je vais financer son bateau. C'est pour le remercier d'avoir... Euh... Essayé. D'être venu, a Ancora. 

Elle ajoute, portée par la question.

- Je l'ai envoyé balader juste après la tempête, comme je t'ai envoyé balader toi. Mais je n'ai qu'une parole et je la tiendrai. Tu ne voudrais pas ton propre bateau toi aussi ?

- Tu pense que ta loyauté envers le Royaume est infaillible ?

Demanda Eileen légitimement curieuse, a voix plutôt basse machinalement. Elle tourne la tête vers lui et ouvre les yeux avant de préciser sa pensée.

- Si Valyria devient indépendante, comme le souhaites Walker. Est-ce que tu pourrais t'attaquer a l'île si on te le demandait ? 

Elle s'était promis de ne pas parler de ça mais... La curiosité la ronge. Une curiosité malsaine, mal placée, mais pourtant surgissant par flots jusqu'à sa bouche.

- J'ai une question... Tu etais sur l'équipage de Catherine. Tu étais le seul survivant de l'attaque sur le bateau de Legault, ou tu étais infiltré chez elle depuis longtemps ?

Eileen resta pensive, se disant que la réponse de Koen était à la fois logique et paradoxale.

- Ton âme pirate et aventurière s'éteindra, avec les années non ? Enfin... Si c'est ce que tu souhaites au fond de toi, et que ça te rends heureux alors oui, poursuis cette voie.

Hesita Eileen, déjà portée par le reste de la conversation, qui portait sur le passé et non pas le futur hypothétique. Qui était réel et qu'elle avait l'impression de porter comme un boulet d'acier. 

Elle réponds à Koen comme elle répondait à Maeve, comme elle répondait à chaque personne avec qui elle abordait le sujet, bien qu'elles soient rares. Une voix fraîche et détachée.

- J'espérais découvrir les secrets de l'histoire des deux frères qui ont conduit à la tempête. Simplement résoudre ces mystères, être là pour l'affrontement final et peut être l'empêcher. J'ai convaincu des gens de venir m'aider et je m'attendais a... A devenir une sorte d'héroïne je suppose.

- L'histoire des alchimistes, par laquelle j'ai été obsédée pendant tant d'années. Trouve son origine dans le combat de deux frères Cinarca, Zadkiel et Sandalphon. Sandalphon pensait que le contrôle était le moyen de faire prospérer une société et Zadkiel prônait la liberté. Ce dernier est mort de la main de son frère mais il a passé le flambeau à son apprenti, Masque de Mort. L'homme qui était présent à Ancora, aux cheveux blancs et qui est arrivé avec l'épée des rois en main avant de la perdre, souhaitait tuer Sandalphon, et Sandalphon éliminer les menaces en récupérant la flûte. 

Elle perds un léger instant son air frais pour agiter lentement ses feuilles dans sa main, revenant au ciel.

- Mais c'est compliqué de résumer cette histoire en quelques mots, d'où le livre. Il y avait tellement de destins différents et de drames. De plus si tu es loyal a Galdria, même encore à présent il me suffirait d'un mot pour que tu puisse détruire Walker. C'est aussi pour cette raison que je préfère devenir un rocher bourré.

Elle sourit. Un rocher bourré, c'était une belle caricature.

- Qu'est ce que tu préfères dans les aventures au juste ? Tu n'y a pas perdu goût et ça me rassure. Mais est-ce que c'est le goût du risque, l'envie de voir l'inédit, ou simplement faire quelque chose que d'autres ne font pas et te sentir exister ? Ou découvrir des mystères ?

Entendre Koen poser cette question la frustre intérieurement et lui fait un pincement au coeur. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il s'y intéresse autant, pensant qu'il hocherait la tête et passerait à autre chose. Mais Koen avait été dans cette histoire avant elle-même, il avait été le lion, et s'il n'était pas parti a Aerya, si ils n'avaient pas coupé les ponts, si... Si c'était véritablement son père qui avait mis fin à leur relation, il ne se rendait probablement pas compte d'a quel point il avait changé le cours de l'histoire. Koen n'aurait peut être pas été avec eux a Brevis ou Affiliqua, mais il aurait aidé à comprendre et aurait peut être donné des solutions, des idées, des points de vue. Il aurait pu convaincre ou forcer, ou tout simplement, agir comme fer de lance. Faire preuve d'intelligence et de charisme avec Galdria derrière lui. 

Eileen regrette qu'il n'y ait presque plus de rhum, et regrette aussi la tournure que prenait la conversation une nouvelle fois. Elle sait qu'elle doit arrêter et se fermer et mettre cette histoire derrière elle a tout prix. Koen était juste ... C'était tellement facile de parler de tout avec lui. Parce qu'il écoutait juste et n'était pas du tout perdu, lui. Il savait ce qu'il voulait. Il avait des convictions et la seule question qu'il semblait se poser avant de faire quelque chose ou prendre une décision est : "est-ce que c'est bien" ? Et non pas "pourquoi".

Bref. Eileen après un silence réponds donc en omettant les informations impossible à révéler, en zigzagant entre la vérité et ce que Koen pourrait deviner tout seul. Après tout si elle ne disait pas de nom, le Piurien était libre de faire ses hypothèses.

- Ce sont Sandalphon et Zadkiel qui avaient créé le groupe d'Alchimistes aux masques d'animaux de base. Masque de Mort a récupéré le flambeau, mais il l'a laissé a son propre apprenti après avoir essuyé une défaite il y a très longtemps qui lui a fait perdre son oeil. Apprenti qui etait quelqu'un que tu connais très bien, le dragon de Nouvelle -Frize. 

Son envie d'aventure avait l'air authentique et loin d'être naïve alors. Elle laisse un nouveau silence et se demande ce qu'elle risquait a aider Koen. Elle se trouvait à présent devant un embranchement entre continuer de faire le mur, ou de nouveau faire des choses ayant fatalement des conséquence. Même s'il ne s'agissait que de donner des informations.

- Je comprends, et c'est noble. Si tu souhaites te faire remarquer... Tu pourrais commencer par retrouver celle qui a fait sauter l'île d'Ancora, le village, qui a failli tous nous tuer. Je ne sais pas si une véritable enquête est en cours mais ça fait presque deux ans et cette personne courres encore, quelque part.