Mideristl Qliphan, le fantôme

Nom : Qliphan (se prononce K-li-fa-ne).

Prénom : Mideristl (se prononce Mi-dé-ri-sl).

Âge : 16 ans.

Biographie :

Mideristl est le fruit de l'union entre un notaire et la fille d'un négociant fortuné. Il a vécu dans un quartier moyen de Frize, où il a bénéficié d'une éducation correcte de la part de ses parents, qui ont peut-être trop insisté sur les manières. Expliquant sans doute pourquoi il faisait montre d'une courtoisie extrême, ce qui ne manquait pas de le rendre influençable, voire naïf. L'enfant a été d'ailleurs comme frappé d'une malédiction : que ce soient les ouvriers-marchands qu'il côtoyait dans sa rue, les enfants des bas-fonds avec qui il jouait, les précepteurs inintelligibles engagés par son père, les artistes et trouvères qui vadrouillaient par moments dans la ville, et même sa famille maternelle qui l'invitait contre son gré à leurs vaniteux banquets, Mideristl peinait grandement à s'intégrer à un groupe quelconque. Cette mosaïque d'influences a laissé en lui une dissonance identitaire, le privant des amitiés durables et des modèles moraux.

C'est plus particulièrement son parcours de vie qui en a été le plus affecté : Mideristl aimait beaucoup trop de domaines pour qu'il puisse maîtriser un type de tâches en particulier, au grand dam de son paternel, qui aspirait tant à lui passer le flambeau de sa profession juridique. Le lourd fardeau que l'enfant a dû porter, ajouté à ces déboires journaliers qui détérioraient petit à petit son enthousiasme vital, l'a fait inévitablement échoir dans cette trombe houleuse d'interrogations insatisfaites et de réflexions angoissantes sur les questions existentielles. Il a fini par mépriser ce paraître si viscéral chez les hommes, cet obscurantisme abrutissant et cette vaine course aux idéaux qui gangrénaient la société. Mais il savait pertinemment que pour survivre, il devait malgré lui participer à ce « grand spectacle de l'humanité », et faire preuve d'un minimum de conformisme. En son for intérieur, il s'est efforcé néanmoins à ne plus s'attacher aux choses de ce bas monde – bien que ce ne soit pas aussi aisé qu'il ne l'imagine –, ni de s'abreuver des préceptes fallacieux du dogme de Sorlya.

À la longue, son progéniteur ne pouvait plus supporter cet état de stagnation dans lequel était plongé Mideristl. Il a décidé de l'envoyer à l'école de Valyria pour qu'il puisse se former, s'épanouir et trouver sa voie. Une aubaine pour le jeune homme, qui allait enfin être délivré de cette monotonie ambiante.

Personnalité :

Cerner cet adolescent imprévisible est un défi ardu pour le commun des mortels, une activité stimulante pour tout exégète de la psyché humaine. Le silence règne en maître en sa présence, ce qui n'est guère synonyme d'introversion : Mideristl poursuivra avec aisance la conversation, pourvu que ce ne soit pas lui qui l'ait engagée. À ce propos, peu se rendent compte que son attitude, son langage et sa mentalité varient sensiblement selon la personne à qui il s'adresse ; une parfaite stratégie pour dissimuler à jamais son être authentique. D'autant qu'il évite au mieux les conversations de groupe, et privilégie plutôt les face-à-face, ce qui ne manque pas d'accentuer cette impression de dialogue-miroir. Absentéiste invétéré, éternel partisan de la neutralité, s'intéresser aux affaires d'autrui ne figure pas parmi ses préoccupations. Même quand il finit par être acteur d'un évènement notable, il agit suffisamment en arrière-plan pour laisser une trace timide de sa contribution.

Trait physique :

Des mèches aussi blanchies que des plumes de cygne voilent partiellement ses yeux, occultant par ailleurs le reflet cristallin de ses iris argentés. Mesurant environ 180 cm, son corps semble en parfaite santé et apte à performer les tâches essentielles. Hormis cela, rien de distinctif, si ce n'est que ses pas n'émettent presque aucun bruit, le rendant potentiellement capable de passer inaperçu. On pourrait également souligner sa capacité d'imitation particulièrement développée : son inventaire de timbres et d'intonations est si vaste qu'on a du mal à reconnaître sa vraie voix, surtout qu'il n'hésite pas à la modifier régulièrement pour laisser planer la doute.