Un arbre avec une balançoire

Un arbre avec une balançoire installée par les artistes de la ville qui étaient de passage. C'est un lieu très prisé par les enfants.

En pause dans sa journée de découverte des différents arts, Lys vient s'asseoir sur cette balançoire. Elle avait déjà repéré l'endroit pour sa tranquillité, même si la ville manque cruellement de point d'eau pour se baigner. Au moins à Valyria, elle pouvait aller nager à toute heure car c'est une île. Ici, elle est coincée sur terre, pour son plus grand malheur.

Admin

En parlant d'enfant, un enfant semble observer Lys avec un regard des plus étranges, entre fascination et dégoût, entre jalousie et indifférence.

Lys remarque l'enfant. Qu'est-ce qu'il veut ? La balançoire ? Elle lève les yeux au ciel avant de s'adresser à lui.

- Tu veux la place ?

- Si vous acceptiez de vous déplacer, alors je voudrais bien prendre la place en effet.

Aura répondu l'enfant, sur un ton qui ne s'accordait absolument pas du tout avec le son prépubère de sa voix.

Lys cligne des yeux, étonnée du vocabulaire que l'enfant emploie. Elle se lève et lui tend la balançoire, l'invitant à s'asseoir.

- Tu es un noble ? Ta façon de parler indique que tu as reçu une reçu une certaine éducation, c'est plutôt rare.

Surtout pour la sous race qu'il est. ~~pouvoir du racisme, tmtc~~

Il n'y a pas vraiment de question de racisme ici, puisque Conrad porte des vêtements que seul un sorcier pourrait porter sans avoir l'air ridicule. Quoi qu'il en soit, Conrad sera monté sur la balançoire, s'en servant pour être, ou paraître, à la taille de Lys. Au moins un peu plus.

- Père était un noble, en effet, mais j'ai grandi dans la demeure de mon Oncle et non mon père, ce dernier s'étant soustrait de ses devoirs il y a de cela des années. Un illuminé en somme. Père était un grand soldat, le plus grand qui n'ait jamais existé, aussi, j'espère pouvoir un jour devenir le plus grand mage qui soit, afin de lui rendre hommage et d'attirer son attention. Mais, je ne suis pas ici à cause de ma parenté au premier degré.

Après une pause pour diriger son soliloque, le petit garçon prendra une bouffée d'air puis posera une autre question à celle qui posait trop de question.

- Puis-je vous demander ce que vous, vous faites ici ?

Lys aura haussé les sourcils au monologue de l'enfant. Elle lui a simplement demandé s'il était noble, pas de lui raconter sa vie. Elle l'aura tout de même écouté, un minimum de politesse s'il vous plaît. Son père est donc un grand soldat ?

- Il travaille pour l'armée du roi ?

Si elle ne se trompe pas et de ce qu'elle a entendu, le roi actuel de Galdria est un sorcier et s'il est vraiment un soldat reconnu, cette conclusion est la plus logique. Elle demande ensuite, intriguée par la présence du garçon ici :

- Dans ce cas, pourquoi es-tu là ?

Elle expire un bon coup avant de répondre à sa question.

- Je suis ici pour mes études. Je souhaite devenir tatoueuse.

Il y a peu de chance que cet enfant soit tatoué, malheureusement, ou qu'il souhaite se faire tatouer un jour. Ce n'est pas quelque chose que les nobles font en temps normal. Sauf peut-être Koen, mais lui c'est un noble à part. Elle se demande d'ailleurs comment il va une seconde, avant de vite le balayer de son esprit.

- Travallait. Je suppose ? Il y a bien longtemps que.je n'ai pas eu d'autres nouvelles que des sotises ou des histoires.

Alors que le garçon commence à se balancer debout sur son piédestal peut stable, il répondra :

- Mon père ayant disparu, ma mère morte de chagrin, concidérant les voeux de mon concle, un jour Frize sera mienne. Enfin dans la limite jurédique offerte par l'état. C'est pour ça que "je suis là".

Finalement à la réponse de Lys, le noble nabot aura observé cette dernière avant de légèrement soupirer.

- Quel dommage de gâcher de tels talents dans un art presque uniquement païen.

Logique qu'il ne cherche pas à en savoir plus. Il doit considérer que son père l'a abandonné. C'est peut-être pour cette raison qu'il recherche une reconnaissance, même post mortem. Bien que Lys se demande comment il peut avoir cette reconnaissance si son père est mort. Mais bon, ce ne sont pas ses affaires. En le voyant se balancer debout sur la balançoire, elle se contente de dire d'un ton neutre :

- Fais attention à ne pas tomber.

Si jamais il s'étale, elle ne viendra pas l'aider, sauf si vraiment il a une blessure grave. Elle plisse ensuite les yeux. Il veut que Frize lui appartienne ? La diriger en quelque sorte ?

- Et comment comptes-tu t'y prendre ?

Ce petit bonhomme a des choses bien intéressantes à raconter, pour un sous-être. A sa réponse sur son futur métier, elle lève les yeux au ciel. Mais elle n'est pas étonnée, le tatouage a mauvaise réputation, et puis cet enfant a reçu une certaine éducation, évidemment qu'il considère cela comme du barbarisme. Elle reste toutefois calme en lui répondant.

- C'est vrai que le tatouage est mal vu, mais je compte bien le démocratiser ! Je ne vois pas en quoi il doit être réservé à la pègre ou aux pirates. Si quelque chose est important dans la vie de la quelqu'un et qu'il souhaite en garder une trace, le tatouage est là pour ça. Une trace à vie sur sa peau, c'est magnifique, je trouve. N'importe qui devrait y avoir droit, du moment que c'est souhaité.

Depuis son départ de Valyria, la brune a d'ailleurs pu réfléchir à quelques tatouages qu'elle souhaiterait se faire. Elle attend les vacances pour aller se faire tatouer son premier.

Alors que le jeune garçon continu de se balancer, il aura froncé les sourcils à la question de Lys. N'était-ce pas évident ? Enfin, l'important, c'était surtout de lui faire comprendre que son art, en plus d'être médiocre, n'aurait jamais sa place dans la société.

- Ce n'est pas pour vous décourager cher demoiselle, mais tant que les religions domineront la pensée, alors votre monde tatoué ne verra pas le jour. En tant que sorcier, je n'aurais aucun intérêt à me faire tatouer, puisqu'une telle création ne me suivrait pas dans le reste de mon existence post-mortem. Pas plus que toutes les autres œuvres que j'ai pu voir dans ma vie, qui surclasseront toujours un peu d'encre sur un bras, ou dans mon dos. Si je crois en la religion Soltaris, alors il en va de même, je dirais même que la pureté et la fidélité dans cette religion est respectée, s'auto-mutiler dans un but uniquement esthétique ne me semble pas convenir à cette manière de pensée. Il en va tout autant de la manière de voir les choses des sirènes et leur large mise en avant de la virginité et de l'amour pur. Je ne connais que peu les mythes angéliques, mais je crois fort que votre public sera toujours restreint par la religion. À moins bien sûr que vous ne souhaitiez mener une guerre sainte. Mais dans ce cas, je vous souhaite bonne chance.

Lys plisse les yeux.

- Je t'ai posé une question, c'est pas très poli de l'ignorer.

Elle souffle ensuite du nez. Le garçon n'a pas tort dans ses propos, mais elle a un point de vue différent.

- C'est vrai, tu as raison. Mais il y a toujours des gens qui ne croient pas, ou des gens qui, comme moi, malgré leurs croyances considèrent que ce n'est pas forcément un blasphème que de se tatouer. Comme je l'ai dit, tout dépend de comment la personne se sent avec sa religion et son corps. Tout le monde n'est pas un fervent religieux, respectant tout à la lettre. Et puis, le tatouage est un art qui gagnera en influence, j'en suis sûre.

Elle fronce ensuite le nez.

- Une guerre sainte ? Très peu pour moi.

Par contre une guerre d'extermination des autres races, elle ne dit pas non.

- Je vais simplement hériter.

Aura simplement répondu Conrad alors que sa balançoire s'arrêter de balancer.

- Soyons donc d'accord pour ne pas être d'accord. Quand à la guerre sainte, je crains qu'elle ne soit inévitable.

Lys fronce les sourcils.

- Inévitable ? Pourquoi ?

Il faut dire qu'elle ne porte absolument aucun intérêt à la politique, qu'elle soit étrangère ou concernant sa propre île. Toutefois, écouter ce que cet enfant a à dire sur une potentielle guerre entre les nations ne peut pas être inintéressant.

- Considérant les révélations apportées par la Mage Grace, la foi Solarienne sera soit brisée, soit renforcée. D'un coté, si elle s'en trouve brisée et éparpillée, un autre foi prendra sa place, les hauts notables humains ne laisseraient pas vraiment le Tout prendre entièrement contrôle du continent. Et, encore moins la religion Païen que les Valyriens pratiquent. Sans parler des religions étrangères évidemment. Si leur foi se trouve renforcée, alors nos bons amis qui prient le soleil, se tourneront vers les hérétiques, évidemment, j'aurais tendance à dire que les croyants Pirate seront purifié les premiers, après tout, c'est une foi païen sur le territoire de Galdria, ensuite, viendront les guerres saintes.

Après une pause, le garçon sera descendu de la balançoire, ce dernier aura essuyé cette dernière avant de montrer la place à Lys.

- Êtes vous croyante Mademoiselle ?

Lys écoute le garçon en silence. Comme tout le monde, elle avait entendu parler de ces révélations, mais ne s'était pas inquiétée des répercussions possibles. Surtout qu'elle a eu beaucoup à penser entre temps. Lorsqu'il parle des fois païennes, elle pense immédiatement à Arken. Le connaissant, il ne va jamais abandonner sa foi, pareil pour Koen, quoi qu'il serait plutôt du genre à la pratiquer en cachette, contrairement au rouquin. Mais si jamais il y a une guerre qui se déclare entre Afiliqua et Galdria, Lys n'hésitera pas un seul instant et ira défendre sa patrie. Elle serait même heureuse de mourir ainsi.

- Je vois... Peut-être que dans le fond, c'est ce que les nobles humains souhaitent. Un bain de sang pour étendre leur foi. La politique c'est vraiment un monde merdique, totalement corrompu.

Elle affiche une mine dégoûtée. C'est idyllique évidemment, mais pourquoi vouloir absolument imposer sa religion aux autres ? Ceux qui croient en autre chose ne font pas de mal, tant qu'ils ne tuent pas au nom de leur idéologie. Alors que le garçon désigne la balançoire, la Sirène s'y assoit lourdement.

- Oui, je crois aux Dieux Aimants.

Etant donné l'esprit éveillé de cet enfant, elle ne doute pas une seconde qu'il sache à quelle religion cela correspond, et qu'il déduise ainsi sa race.

- N'est-ce pas évident ? Galdria est un continent important, le Tout est une religion passive mais surtout une seule des deux religions, si demain, la foi des Galdriens s'avérait être fausse ou faible, alors c'est tout le continent qui en pâtirait. Il faut donc deux fois forte pour un pays unifié fort.
Si les Praesols laissent leur foi mourir, alors ce serait la porte ouverte à une domination des sorciers, l'équilibre de Galdria en serait totalement perturbé. Et, cela laissera la porte ouverte à un conflit terrible, peut-être même à la naissance de petits états humains. Dans le pire des scénarios, humains et sorciers briseraient leur longue alliance. Peut-être pour le meilleur des sorciers, mais pour le pire pour Galdria.

Puis, d'un geste de la main, Conrad toussotera légèrement.

- Il est aussi évident que vouloir faire de sa foi la plus puissante et légitime, c'est aussi un moyen d'augmenter son pouvoir. Une conquête au non de la foi, cela reste une conquête.

Après une pause, pendant laquelle le petit garçon sera passé dans le dos de Lys, avant de pousser légèrement la balançoire, le nabot demandera tout naturellement :

- Êtes-vous allées récemment sur votre île ?

Pas natale, puisqu'après tout, certaines sirènes ne naissaient pas sur l'île de nos jours.

Lys soupire à nouveau. Elle a vraiment horreur de la politique.

- Au final, une foi humaine affaiblie est bénéfique aux sorciers, mais cela peut également renforcer les humains, les poussant à mener une guerre sainte. Dans tous les cas, l'équilibre de Galdria est menacée, rien ne garanti que l'alliance entre humains et sorciers va perdurer.

Surtout que cette découverte a été faite pas une Mage. Soit elle l'a dévoilée au public dans un but informatif et pour répandre la connaissance, mais le Sirène doute vraiment de la portée didactique de cette action. Dans ce cas, il y a clairement un but sous-jacent à cette manœuvre, comme toujours en politique. Elle le laisse la pousser avant de lui poser une nouvelle question :

- Et tu penses quoi de tout ça ?

Elle baisse ensuite la tête ainsi que le regard. Ses mains se resserrent sur les cordes de la balançoire.

- Non... Ça fait très longtemps que je n'y suis pas retournée, et je suis encore trop occupée pour y retourner pour le moment. Malheureusement.

Son île lui manque vraiment.

- J'en pense que si à l'avenir, à moins que sorcier et humain se fassent à nouveau la guerre, rien ne gênerait une potentielle expansion d'autant plus quand Afiliqua est si petite. Même si les deux îles des "nouvelles" races s'alliaient, elles n'auraient pas le potentiel militaire de Galdria. Lotis pourrait intervenir, ou la pègre ou les maîtres de Kodaav Tafiir, mais alors sirène et ange seraient teinté d'une redevabilité aux criminels. Qui plus est, les anges ont tendance à être trop fier pour pouvoir s'allier à qui que ce soit, mais, je ne vois que cette possibilité pour assurer un futur paisible aux deux îles. Sinon, eh bien, sinon, il y a le groupe du corbeau. Mais difficile de dire si à eux seuls ils pourront faire la différence dans une potentielle guerre sainte.

Dans tout les cas, le groupe du corbeau étaient aussi des criminels, donc, quelque chose qui pourrait ternir la réputation de l'île des sirènes, enfin, si cette dernière n'était pas déjà terni.

- Je vous conseille d'y faire un tour alors. Il y a des problèmes de succession si je ne me trompe pas. Et, deux, voir trois groupes semblent posséder des revendications. Si je doute que cette histoire vous intéresse, elle est importante, puisque si l'état Alfiquien ne dirige pas son regard vers l'extérieur, il se fera rapidement mangé.

Lys reste silencieuse, le regard dans le vide. Tout ce que dit l'enfant est très juste.

- Tu as totalement raison. Je comprends les volontés de conquête, mais jamais je laisserais mon île se faire dominer par de pitoyables humains. Et quand même bien il y a une alliance, comme tu le dis si bien, l'île sera redevable ensuite. Plus qu'à espérer que rien de tout ça ne se produise, même si j'ai des doutes.

Elle tique toutefois quand il parle de la bande du Corbeau.

- Le Corbeau ? Que sais-tu de lui ?

Elle se doute qu'il a sûrement fait parler de lui sur le continent, surtout après ce qu'Arken lui a raconté concernant son journal. Toutefois, elle s'inquiète de ce que lui dit le petit sorcier.

- Ah bon ? Mais même si j'y vais, je ne pourrais rien changer à la situation...

C'est de pire en pire cette histoire.

- Le corbeau est un criminel et un maître de Guilde. Sans compter le fait qu'il s'approprie le nom des anciens dirigeants de Frize. Si il caressait les bons poils, il pourrait former de forte revendication quand au comté de Frize, celui qui m'est promis. Pour faire court, c'est un rival. Un ennemi.

Après un instant, Conrad aura haussé les épaules en mettant son chapeau pointu sur sa tête.

- Tout le monde peut influer bien plus qu'il ne le croit. C'est d'autant plus vrai dans une petite nation comme celle d'Afiliqua. Cela dit, ici, c'est compliqué, la famille dirigeante, les "Ban", sont remis en cause, l'implication de leur ancêtre qui aurait "aidé" à la libération est remis en cause par un parti restaurationniste, qui, plutôt que de choisir sa lignée car elle a libéré l'île, avec les galdriens, souhaite mettre au pouvoir la descendante de la toute première maudite, tout en mettant en place une lignée de Reine, et non de roi et de parfois de reine.

Lys est très attentive aux paroles du garçon.

- Mais... Il est mort sur Valyria... A moins que ce ne soit qu'un stratagème de sa part...? Si c'est le cas, comment tu comptes faire pour te débarrasser de ce rival ?

A tout hasard, elle pose une nouvelle question :

- Et tu as déjà entendu parler du Dragon ? Il est en lien avec le Corbeau.

Elle prête une oreille particulièrement attentive à la situation actuelle d'Afiliqua que le petit sorcier lui décrit.

- Attends... Le parti restaurationniste a pris autant d'ampleur que ça ? Quand je suis partie, ils ne rallaient pas grand monde...

C'est un vrai cauchemar et c'est clairement pas le moment de remettre en doute la légitimité de la famille royale alors qu'une guerre gronde.

- Je ne compte pas m'en débarrasser, il ne menace rien pour l'instant en ce qui me concerne, donc, je ne compte rien faire.

Quand à la question du dragon, Conrad aura secoué la tête, il ne connaissait pas spécialement la guilde du corbeau, simplement des rumeurs. Puis, il enchaînera :

- Celui là-même, la différence, c'est qu'ils se projettent dans une politique d'émancipation de Galdria, passer d'une héroïne qui a combattu au coté des humains comme figure à quelque chose de plus "Alfiquien", plus local, je suppose que cela plaît aux foules d'aujourd'hui.

Lys plisse les yeux.

- Et même par mesure de précaution ? Tu ne veux même pas l'avoir à l'œil ? C'est quelqu'un d'assez dangereux et fourbe, avec des moyens qui plus est.

Dommage pour le Dragon, mais c'est logique. Il n'est pas aussi réputé que le Corbeau, il faut croire. Les mains de la Sirène sur la corde se resserrent un peu plus.

- Je comprends leur volonté d'émancipation... Je suis la première à le vouloir... Mais je ne pense pas qu'Afiliqua ait les ressources et les moyens de vivre en autarcie pour le moment et... A mes yeux,
ce changement de cap politique ne mérite pas forcément de remplacer la reine. Il suffit qu'elle accepte la nouvelle politique intérieure... Même si je sais que très peu de gens le font, certains restent fidèles à leur opinion.

Et c'est tout à leur honneur, se dit Lys. Mais la situation est extrêmement complexe, ainsi que la position de la brune.

- Même si le parti restaurationniste gagne, ce n'est pas une politique qu'ils pourront appliquer immédiatement, sinon ça va précipiter la chute d'Afiliqua. Il faudra y aller petit à petit, mais j'ai peur que dans leur empressement, ils veuillent aller trop vite.

- Je n'ai pas grand chose à faire du titre que je suis censé porter un jour, être noble ou non ne viendra pas changer mes actes. La noblesse d'esprit, d'action, ironiquement, n'est pas un trait héréditaire.

Ensuite, le jeune garçon se sera contenté de faire non de la tête.

- Je crains que la reine ne pourra pas choisir de rester ou non au pouvoir. Dans une certaine logique, elle est presque forcée de travailler avec Galdria, si demain elle venait à rompre les serments qu'elle a posé, Galdria n'en serait que plus fâché, alors que si la reine est destituée, alors Afiliqua pourra prendre le départ qu'elle veut. Peu importe quel groupe remporte le trône.

- Et du coup, tu as déjà des projets pour cette ville ?

Elle ne va pas y rester, mais elle reste curieuse. Puis si ça se trouve, elle devra peut-être y retourner plusieurs fois pour son travail.

- Tu as raison... J'espère juste que les bonnes décisions seront prises pour préserver Afiliqua...

Pour mieux comprendre la situation et les enjeux, il va falloir qu'elle rentre, reste à savoir quand. Elle a encore beaucoup à faire sur le continent et ses études sont loin d'être finies.

- Frize a toujours été plus culturellement avancée que les autres villes, il s'agit de sa force et de la manière dont elle doit continuer de se démarquer.

Mais en vérité, peu importait fondamentalement quand à cette question.

- Afiliqua se portera très bien. Même si les sirènes devaient être dominés par un autre peuple, l'île garderait son identité, il faudrait des dizaines d'années, voir plus, pour que l'île soit entièrement assimilée.

Lys reste silencieuse. Elle ne connaît pas de villes du continent et Valyria a un statut particulier, donc la comparaison ne peut pas vraiment être faite. Mais si ce petit noble le dit, alors il doit avoir raison ; après tout, il est originaire de cette ville, il s'y connait clairement mieux qu'elle. Toutefois, concernant Afiliqua, elle décide de freiner la balançoire à l'aide de ses pieds pour ne plus être balancée.

- Si Afiliqua est dominée par un autre peuple, elle perd son identité, même si elle n'est pas assimilée entièrement. C'est une île de Sirènes et Tritons, c'est déjà bien que la reine accepte la présence de nuisibles d'autres races, mais il est hors de question qu'elle soit sous le contrôle d'un autre peuple. Afiliqua est une île libre !

Elle se lève brusquement.

- Si jamais une telle chose arrive, je ne resterai pas les bras croisés et j'irai me battre pour rendre sa liberté à mon île !

Elle est déterminée et pense clairement ses paroles. Prendre les armes pour Afiliqua est quelque chose qui ne l'a jamais dérangée ou effrayée, et ce depuis très jeune.

Conrad observera la dame avant de cligner des yeux plusieurs fois de suite, s'étonnant de sa ferveur soudaine.

- Sauf votre respect, si tout Galdria venait à se diriger vers l'île d'Afiliqua, alors vous auriez perdu. Et, avez-vous seulement des notions en guerre ? En stratégie ? En combat ? Je parlais d'alliance car si combat il doit y avoir, votre petite île devra garder son poste, ou gêner l'armée, avec des guérillas, dans la jungle, ou dans l'eau. Sur des îles entre elle et le continent. Et pendant que votre île se défend, il vous faudra une force d'attaque, pour profiter des faiblesses de l'ennemi, afin qu'il finisse par abandonner la conquête. Mais les alliances doivent rester discrète, et le peuple prêt, car si toutes les armées de Galdria venaient vraiment prendre Afliqua, alors alliance ou non, on ne pourrait presque rien faire contre. Militairement, Navalement, Magiquement, la puissance de Galdria ne saurait être égalée, si ce n'est par quelques pirates ou autochtones qui frappent avant de se cacher de nouveau. Une capacité qui, est fort problème de tomber entre les mains d'anges ou de sirènes.

Tandis que Conrad stabilise la balançoire, il ajoute quelques derniers mots.

- De mon coté, je me demande la place qu'aura l'école de Valyria dans cette affaire.

- Ce sera compliqué, évidemment. Mais même si c'est une défaite assurée, je refuse de l'accepter sans m'être battue de toutes mes forces. Je ferai tout pour pour préserver mon île de l'envahisseur. Je ne suis pas soldat, c'est vrai, mais j'ai appris à me battre et j'appliquerai les stratégies voulues. Même si c'est voué à l'échec, au moins j'aurai défendu mon île.

Elle plisse les yeux en se tournant vers lui.

- Valyria ? Elle sera sûrement du côté de Galdria ou bien elle n'interviendra pas. Je la vois mal se ranger aux côtés d'Afiliqua.